Suivi de propriété

Avant de conseiller, il faut écouter. Être à l’écoute des besoins, des objectifs à atteindre, mais le plus important est d’être à l’écoute des émotions, des ressentis. Un vigneron a des perceptions uniques qui sont toujours porteuses de sens. Il faut savoir les capter, les interpréter, se les approprier pour ensuite par notre regard extérieur et notre approche de spécialiste, trouver les leviers pour aller plus loin, ensemble. Les échanges à ce moment-là sont capitaux, par la dégustation, de vins du lieu, des alentours et d’ailleurs. Déguster et échanger pour mieux connaitre les perceptions et le vocabulaire de chacun. Communiquer est primordial mais se comprendre est encore mieux.

Une vigne équilibrée, sans carence, avec la capacité de puiser l’énergie et les nutriments nécessaires dans le sol se traduit par une meilleure capacité de la plante à se défendre naturellement et de vins exprimant au mieux leur terroir. La nutrition de la vigne en favorisant la vie du sol avec un regard précis sur sa  composante organique est à considérer comme la première action d’œnologie préventive. A titre d’exemple, un décalage entre la maturité physiologique et aromatique d’un raisin doit se raisonner en premier lieu au vignoble en étudiant les relations sol-vigne à différents stades de sa croissance.

A l’instar des fruits cueillis et consommés sur l’arbre, on les choisi à maturité gustative c’est-à-dire au moment où l’équilibre aromatique, acide et sucré est optimum. La cerise est un fruit qui illustre parfaitement ces notions d’équilibre et de précision.
Goûter les raisins, parcelle par parcelle, est une étape primordiale afin de décider du moment idéal du ramassage. Percevoir l’évolution aromatique, les équilibres gustatifs, la qualité des peaux et des pépins permet de gagner en compréhension du terroir et du millésime. On peut ainsi valider le travail réalisé à la vigne et celui qui sera à effectuer pour les années à suivre. Cela permet également de déjà se projeter sur le travail à réaliser au chai et sur le devenir des raisins en vinification et dans les futures cuvées.

Tout le potentiel du futur vin est dans le raisin. Une fois le raisin coupé, il ne reste qu’à l’exprimer au mieux. Parcelle par parcelle, les vinifications sont réfléchies et adaptées aux objectifs fixés. Les options sont multiples pour répondre au marché actuel en mutation et aux attentes de naturalité des consommateurs : vinifier sans sulfites, limiter les intrants, exprimer et respecter le fruit, avec comme trame de fond de toujours chercher les équilibres, la justesse et l’expression des terroirs.

L’élevage est au vin ce que l’affinage est au fromage ou la maturation aux très belles pièces de bœuf. C’est une étape où l’on va pouvoir rehausser un potentiel, affiner des perceptions, polir des aspérités, amener de la complexité et sublimer le fruit. Le vin en fin de vinification est comme un diamant brut. On va lui donner de l’éclat et de la finesse par l’élevage.